La 9F abandonne le TBM pour passer sur ALIZE.

La technique d'appontage change : c'est désormais le MIROIR D'APONTAGE qui guide le pilote. Le "BIP", dispositif lumineux asservi à la portance, facilite le contrôle de l'appareil pendant l'approche jusqu'au PONT OBLIQUE. Celui-ci permet les "bolters" (redécollages après échec de l'accrochage).

Les sous-marins, qui sont devenus de plus en plus silencieux, échappent maintenant aux bouées acoustiques classiques, qui sont passives. Mais apparaît la "TACTIQUE JULIE", qui va permettre de rendre ces bouées actives : de petites bombettes explosives provoquent des ondes de choc qui se réfléchissent sur la coque du sous-marin. La mesure des échos recueillis sur un dispositif de bouées permet de le localiser avec précision.

Pour l'attaque, les TORPILLES AUTO-GUIDEES (Mk-43, puis plus tard Mk-44), presque infaillibles, remplacent les grossières grenades ASM. Pour l'identification de nuit, les Alizé lançent des roquettes éclairantes.

Les patrouilles, fondées sur la veille radar intermitente, deviennent de plus en plus sophistiquées. Les longues permanences sur zones sont éprouvantes pour les équipages d'Alizé, mais elles sont efficaces pour épuiser les sous-marins jusqu'à leur faire commettre une faute fatale.

Les missions des Alizé sont alors exclusivement la lutte ASM et l'éclairage radar des forces navales (plus évidemment toute une série de servitudes qui vont du transport de personnel et de courrier au relais radio en passant par le remorquage de manche pour l'exercice des cannoniers). Ils ne disposent alors d'aucun armement permettant l'attaque d'objectifs maritimes ou terrestres.

Sur le plan du personnel, l'ensemble des membres de la 9F reste marqué par les habitudes prises pendant la longue affectation en Corse : Il forme un groupe soudé qui tient à se démarquer du reste des équipages de la B.P.A.N. Hyères et a fortiori de la zone de Toulon. Cela entraîne parfois quelques frictions, mais l'efficacité opérationnelle de la flottilles est reconnue.