Le 29 octobre 1966, les appareils du groupe aérien coulent la coque de l'ancien aviso-colonial "Francis-Garnier".
Deux patrouilles d'Etendard commencent par tirer des salves de roquettes dont beaucoup font mouche, mais qui ne ne font pas de dégats apparents sur cette coque vidée de carburant, munitions et autre matériaux inflammables.
Vient ensuite une patrouille d'Alizé qui largue deux grenades ASM le long du bord. Immédiatement, le bateau se couche et disparait en quelques instants, la coque ayant été disloquée par les ondes de choc.
Les autres appareils qui attendaient leur tour pour tirer n'ont plus qu'à regagner le bord avec leurs munitions...

Dans le rapport de fin de campagne du LV CHARVERIAT, on relève que :

• 44 % de l'activité aérienne a été consacrée aux besoins propres du Centre d'Expérimentation du Pacifique (32 %, soit 646 heures de vol pour les missions proprement dites, et près de 12 % pour l'entraînement associé à des exercices, "MATAMARU" par exemple, ou celui propre aux opérateurs, comme "ANTOINETTE").
• L'entraînement ASM a représenté près de 41 % de l'activité. 15 % des heures de vol ont été consacrés à des liaisons (transport d'autorités, dépannages divers) et à l'entretien des avions (vols d'essai, par exemple).
• "Pendant les périodes d'inactivité du FOCH à VAIRAO, des exercices ont été organisés dans le cadre de la flottille. Des séances d'instruction à la plongée en scaphandre autonome ont été effectuées. Une partie du personnel volant a été mise à la disposition du bord pour les besoins du Club Nautique.
• Pendant les périodes d'indisponibilité du FOCH (DISAC), il a été nécessaire de stationner quelques ALIZE à PAPEETE-FAAA, tant pour assurer l'alerte SAR des ETENDARD que pour maintenir l'entraînement au vol de nuit des pilotes.
• L'entraînement à l'appontage de jour et de nuit a été suffisant durant la campagne. L'absence de terrain de déroutement en vol de nuit pendant une partie du transit et des activités opérationnelles, ce qui fait qu'il est souhaitable que tous les pilotes de la formation soient dès le départ confirmés de nuit. L'entraînement des navigateurs et des opérateurs-radar a été en partie compromis par la faible durée des vols, imposée par la réduction des allocations. L'entraînement à la tactique "JULIE" a été très faible, par suite de l'absence de sous-marin. La présence de la flottille pendant 6 mois à bord du FOCH a permis d'amener les équipages à une bonne homogénéité et de maintenir l'entraînement de base aux missions normales des ALIZE..

Sur le plan des difficultés rencontrées, ce rapport indique encore que :

• La cause de la majeure partie des déroutements a été l'existence de nombreuses cellules nuageuses se confondant à grande distance et jusqu'à une vingtaine de nautique avec l'image d'un bâtiment.
• L'appareil photo utilisé, le SFOM 680, est lourd, peu maniable car très encombrant, et présente un danger pour la sécurité car il n'a pas d'emplacement fixe dans l'avion.
• Les cartes sont trop souvent imprécises (erreurs pouvant aller jusqu'à 10 nautiques), en ce qui concerne la position de certains atolls des Actéons.
• La reconnaissance de nuit des bateaux sur l'axe MURUROA-HAO n'a pas été facilitée par le fait que les bâtiments n'allument pas leur feu rouge de tête de mât et ne passent pas leur indicatif en Scott, amenant les avions à faire plusieurs éclairages inutiles, aussi bien par roquettes que par bombes éclairantes".

Le retour du Groupe Aéronaval du Pacifique (Cols Bleus)