Prise de commandement

La 9F embarque sur le CLEMENCEAU du 20 novembre au 1er décembre. Durant cette période, 157,3 heures de vol, dont 137.5 de nuit sont effectuées, 87 catapultages, 87 appontages dont 31 de nuit sont réalisés.

De septembre 1967 à janvier 1968, la 9F est affectée à la BAN HYERES et mène de front l'entraînement à la lutte ASM et la préparation aux missions du Centre d'Expérimentation Nucléaire du Pacifique.

Durant cette période, le 10.11.67, l'Alizé n° 23, lors d'une liaison Hyères-Clémenceau, effectue un amerrissage forcé suite à une anomalie de fonctionnement du circuit de carburant. [rapports d'accident]

Le 25 octobre 1967, ditching de l'équipage Ledoré/Neyreneuf/Griffet en entraînement GCA de nuit à partir de l'Arromanches, sur l'Alizé 58 de la 6F.

Victime de la même panne, l' parvient à ramener son appareil jusqu'à Hyères, ce qui permet de découvrir la raison de ces accidents.

En 1968, la 9F est sur le CLEMENCEAU
pour participer à la seconde campagne dans le Pacifique du GROUPE ALFA.

Au retour de la campagne, les Alizé sont catapulté vers la Bretagne le 15 décembre 1968.

La Flottille 9F sera désormais affectée à la B.A.N. LANN-BIHOUE
A
près 41 ans en Méditerranée, elle devient bretonne.

Souvenirs du CA JP SABAS

Les trois premiers mois du séjour de la 9F sur la grande base bretonne sont difficiles, en particulier pour le matériel et sa maintenance. En effet, la 9F ne dispose alors d'aucun hangar fermé et, pendant cette période hivernale, le travail des équipes de visite et de dépannage en est rendu particulièrement pénible. La corrosion interne, dans la soute et le puits de radôme, ainsi que celle de la visserie de certaines jambes de train, phénomène qui avait commencé pendant les deux campagnes dans le Pacifique, les avions stationnant toujours sur le pont, ne peut que s'aggraver. Heureusement, il y sera porté remède, et le 27 mars 69 la flottille dispose à KEREMBARS des trois hangars H8, H9, H 10 et de trois petits bâtiments attenants à chacun de ces hangars.


Du 5 mai au 11 juin 1969, la 9F embarque sur le FOCH pour la campagne de printemps de l'Escadre de l'Atlantique, avec une escale à Hambourg.

Un stage ASM se déroule à TOULON du 3 au 13.03.69, puis à NIMES-GARONS du 14 au 31. Douze équipages y participent, avec cinq avions au début, puis sept en seconde partie. La 9F, désormais armée à 10 ALIZE, embarque à plusieurs reprises sur le FOCH au cours de l'année 1969 : du 5 au 9 mai, pour l'exercice "BRITEX 69" à partir de BREST ; à partir du 1 2 mai, pour qualification appontage de nuit ; du 19 au 22 mai, pour entraînement à l'appontage de jour ; à partir du 27 mai, elle embarque pour la croisière de printemps du porte-avions.


Foch 1969 [Jeannin]

Les 10 et 11 juin, les 10 appareils sont catapultés pour se poser à LANN-BIHOUE, où ils resteront une dizaine de jours pendant le passage au bassin du FOCH.

Le rapport sur le fonctionnement des bases en 1969 indique que de janvier à mai la disponibilité des avions a été affectée principalement par le traitement de la corrosion, dont il a été parlé plus haut, cette corrosion étant due à la mauvaise qualité de la protection d'origine. Mais d'autres causes sont responsables de cette disponibilité moyenne de 68. On cite l'adaptation indispensable à une base que la 9F ne connaissait pas, mais aussi de nombreuses mutations de personnel, en particulier le débarquement simultané du chef des Services Techniques et de son adjoint au moment crucial de l'installation de la flottille à LANN-BIHOUE. Sur le plan du personnel, également, un problème s'est posé pour la spécialité d'électronicien d'aéro. Assez nombreux pour assurer les visites de routine, l'effectif de ce personnel est insuffisant pour effectuer les dépannages en cas d'activité intense. Dans ces conditions, on prévoit une reprise lente et progressive de l'activité, celle-ci restant orientée vers l'entraînement ASM, ainsi que vers la préparation et l'exécution des stages CEF. Durant cette période, la Neuvième Flottille a disposé de seize équipages.

Concernant l'avion, les remarques suivantes figurent dans ce rapport :

"- Pour la lutte ASM, les qualités de l'ALIZE ne sont plus à démontrer et ses limites sont connues (pas de JEZEBEL). C'est un avion toujours valable contre les sous-marins conventionnels.

- L'appareil possède de bonnes possiblités pour exécuter les missions de sûreté, mais ces possibilités sont cependant limitées. En particulier, son détecteur de radar ARAR 110 ne peut pas intercepter les radars de veille aérienne modernes travaillant dans les bandes L et P. Les missions de surveillance, d'exploration et de tenue de contact en sont rendues très délicates.

- 6 équipages sont capables de mener à bien les missions de guidage de "strikes".

Pour ce qui est l'appui feu et de l'assaut, force est de constater que l'ALIZE n'est qu'une plate-forme de tir moyenne : le dispositif de visée est rudimentaire, les limites aérodynamiques très strictes, la capacité d'emport limitée.

- Tous les équipages sont aptes aux missions SAR".

Du 1er juin 1968 au 1er juin 1969, les pilotes de la 9F ont effectué 3 878,3 heures de vol, dont 585 de nuit, 2 195 appontages, dont 261 de nuit ; ils ont passé 222 jours à bord d'un porte-avions, dont 141 jours à la mer.

Le rapport de fin de commandement du LV SCHMIT, précise que, depuis sa prise de commandement le 21 septembre 1967 jusqu'au 19 mai 1969, la 9F a effectué :
- 6 478,2 heures de vol dont 1 112,7 de nuit,
- 1 795 appontages dont 468 de nuit.

Elle a été embarquée sur porte-avions 3 semaines au cours du dernier trimestre 1967 et 11 mois en 1968.